Louisa Siefert : En venant à Pau
Poésies inédites (1881)
En Venant à Pau
Par tous chemins semant ma vie
Vers les larges horizons bleus,
Je vais comme un oiseau frileux
Dont l’aile au gré du vent dévie.
Sans plus de plaisir que d’envie,
Des monts hautains aux flots houleux
J’erre ainsi loin du nid moelleux,
Au même regret asservie.
Jamais je n’ai, que pour le fuir,
Touché le seuil où mon désir
S’est senti mourir et renaître ;
Jamais non plus je n’ai perdu
Ce bonheur (le seul vrai peut-être ?)
De croire au bonheur attendu.
En chemin de fer, le 27 novembre 1872.