Mes pleurs sont à moi, nul au monde
Ne les a comptés ni reçus ;
Pas un œil étranger qui sonde,
Les désespoirs que j’ai conçus…

– « Adieux à la poésie, » Premières poésies (1893)
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Cette poétesse dont toute la hautaine figure exprime l’audace, l’intuition et le génie, a acquis, à force de chanter et de souffrir, une singulière beauté . . . Les yeux, plus brillants que ne le furent jamais ceux du divin lyrique, ont des prunelles de braise, et la bouche qui plisse un bon et dédaigneux sourire est pleine de finesse, de révolte et de malice.

– Théodore de Banville, Camées parisiens, 1881
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biographie

Ackermann (Louise-Victorine Choquet, Mme) Paris, 30 novembre 1813 – Nice, 3 août 1890. Elle reçut de son père, “d’une grande rigidité de principes et ennemi juré de prêtres,” assure-t-elle, une éducation virile mais sans fondement religieux. Elle rimait à 9 ans, et, en pleine bataille romantique, à quatorze ans, imitait Victor Hugo. Elle étudia plusieurs langues, séjourna à Berlin, s’y maria avec Paul Ackermann, et, “acheva de se germaniser.” Veuve en 1846, elle se retira près de Nice, dans une solitude austère et sérieuse. Son caractère était, a-t-on dit, celui d’un Alceste féminin, d’une raideur un peu sauvage. Sa nature concentrée et énergique, ses relations intellectuelles avec des positivistes comme Havet et Littré expliquent le caractère de son œuvre. Ses poésies philosophiques sont réellement d’un poète (le mot doit rester au masculin pour elle)…

– Claude Aragonnès, Dictionnaire des lettres françaises, 1971.