Qui m’écoute et me suit ainsi de rêve en rêve ?
Qui recueille les bruits laissés sur mon chemin ?
À mes œuvres d’un jour quelle prodigue main
Élève un monument qu’on ne doit qu’au génie….

– « Un mystère, » Poésies complètes (1842)
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Le second recueil de vers de Mme Colet indique, rien qu’à la prêtentieuse mélancolie de son titre, Penserosa, qu’on va y trouver la manière des Fleurs du Midi; aussi l’y retrouve-t-on en effet. Toutes les fois que Mme Colet reproche au ciel de lui avoir donné un génie qui la dévore, parle des douleurs de l’âme et des terreurs de l’esprit, enfin paraphrase ces plaintes intarissables de la poésie moderne dont on commence à se lasser, il n’y a point, pour ceux qui la lisent, d’impression pénible.

– Paul de Molènes, Revue des Deux Mondes, 1842
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biographie

Née à Aix-en-Provence, Louise Revoil « monte » à Paris en 1835, grâce à son mariage avec le flûtiste Hippolyte Colet, dont elle se sépare en 1846 et qui meurt en 1851. La publication du recueil poétique Fleurs du Midi (1836) lui vaut, de la part du ministre de l’Instruction publique, une  pension de 400 livres. Encouragée par son compatriote aixois, l’historien François Mignet, soutenue par Népomucène Lemercier, elle obtient, en mai 1839, le Grand Prix de poésie de l’Académie française pour son poème Le Musée de Versailles. Dans le même temps, elle collabore à une traduction de Shakespeare et commence à écrire pour le théâtre. Victor Cousin, dont elle devient la maîtresse en juillet 1839, intervient pour que soit triplée la pension qu’elle a déjà obtenue et pour que lui soient attribuées de nouvelles récompenses. Elle-même fréquente celui de Mme Récamier à partir de 1842. «La belle Mme Colet » est couronnée trois fois encore, pour Le Monument de Molière (1843),  La Colonie de Mettray (1852) et L’Acropole d’Athènes (1852), d’abord grâce à la protection de Cousion, de Villemain et de leurs amis, puis grâce à celle de Musset et de Vigny. En 1846, elle rencontre Flaubert chez le sculpteur Pradier. Installée, en janvier 1849, rue de Sèvres, en face de l’Abbaye-au-Bois, L. Colet reçoit Émile de Girardin, Michel de Bourges, Hugo, Vigny, Leconte de Lisle, Musset, Flaubert, après le retour d’Orient de ce dernier en 1851. 

– Luce Czyba, Femmes poètes du XIXe siècle une anthologie, 1998.