Rêves, anxiétés, soupirs, sanglots, murmures,
Vœux toujours renaissants & toujours contenus,
Instinct des coeurs naïfs, espoir des têtes mûres,
O désirs infinis, qui ne vous a connus?…

– « Soupir, » Les Stoïques (1870)
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La poésie française vient de subir une perte des plus douloureuses : en pleine floraison d’âge et de génie, Louisa Siefert a été ravie aux musées, à la famille, à l’amitié…

– Emmanuel des Essarts, Revue Bleue, 1881
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biographie

C’est Mme Louisa Siefert (1845-1877) qui a porté à sa perfection cette poésie du cœur déçu et douloureux dont Mmes Desbordes-Valmore et Blanchecotte avaient déjà su exprimer de si profonds accents. Il était réservé à cette frêle jeune fille de dire de la manière la plus juste et la plus complète ce que la femme peut souffrir par l’amour. C’est donc encore une poésie purement sentimentale que nous offre Mme Louisa Siefert, mais l’expression de cette poésie a acquis dans ses mains une précision, une netteté, un réalisme auquel le mouvement naturaliste a beaucoup contribué. Louisa Siefert est née à Lyon en 1845. Elle fut toute sa vie maladive. La phtisie s’était attaquée de bonne heure à sa faible constitution. Comme toutes les natures frêles, comme tous les êtres voués à la terrible maladie de poitrine, elle était d’un tempérament ardent, d’un caractère fait pour aimer, d’une âme désireuse de tendresse. […] La pauvre Louisa Siefert traîna toute sa vie la douleur toujours saignante de son amour trompé, et si ce fut un tourment pour cette nature inquiète, ce fut un bonheur pour la poésie française, qui doit à la crise passionnelle de Louisa Siefert, quelques-uns de ses plus beaux vers d’amour.

– Irène Chichmanoff, Étude critique sur les femmes poètes en France au XIXe siècle, 1910.