Ne savais-tu donc pas qu’il est un barrière
Que rien ne peut franchir, même les vœux altiers,
Même l’essor du cœur, ni l’aile du génie…

– « Maria, » Rêves et réalités (1855)
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C’est ainsi qu’en ouvrant le volume que j’annonce aujourd’hui, j’ai reconnu, dès les premiers vers, un poëte et une âme, une âme douloureusement harmonieuse. On sent que ce n’est point une fiction ni une gentillesse que ce titre d’ouvrière qui se joint aux initiales de l’auteur. Une condition pénible, accablante, tient bien réellement à la gêne une intelligence qui souffre, un talent qui veut prendre l’essor… Il y a un poëte dans ce volume, un poëte à demi enchaîné;  aidez-le à prendre l’essor…

– Charles Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1855
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biographie

Blanchecotte (Augustine-Adolphine-Malvina Souville, Mme), femme de lettres. Née à Paris le 30 nov. 1830, d’abord ouvrière, elle épousa, avant 1850, M. Blanchecotte, teneur de livres. Férue de poésie, elle entra en relations avec Lamartine, qui l’encouragea à publier ses premières œuvres, Rêves et réalités (1855), couronnées par l’Académie française et prônées par Sainte-Beuve (Causeries du lundi, XV, 327-32). Elle publia ensuite: Nouvelles poésies, 1861 ; Impressions d’une femme : pensées, sentiments, portraits, 1868 ; Les militantes, poésies, 1871 ; Tablettes d’une femme pendant la Commune, 1872 ; Le long de la vie, nouvelles impressions d’une femme, 1875, etc. Elle vivait encore en 1895 et avait quitté le travail manuel pour l’enseignement…

– P. Vaucelles, Dictionnaire de biographie française, 1933