Poésies inédites (1881)

Désir

« O volupté de vivre, ô volupté d’aimer. »
(André Theuriet)

Oh ! refaire des vers, laisser le rire éclore,
Retrouver frais et purs les rêves d’autrefois,
Reprendre ma jeunesse au printemps, à l’aurore,
Et refleurir soudain avec l’œillet des bois !

Puis, lorsque sur mon front redressé, la ramure
Jettera son réseau mêlé d’ombre et de jour,
Que chaque nid aura son hymne ou son murmure,
Rouvrir mon cœur au doux chanteur divin, l’amour !

Enfin, comme le lac insondable et limpide,
Où le soleil se joue en longs rayons joyeux,
Sous l’éblouissement d’un seul regard rapide,
Réfléchir de nouveau tout le ciel dans mes yeux !…

Les Ormes, février 187…

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