Poésies inédites (1881)

À une amie

POUR SA FÊTE

Mignonne, il est un nom dont la douceur est telle
Qu’il semble qu’il soit fait pour la grâce immortelle ;
Le son en est si frais, pudique, heureux, charmant,
Qu’à l’entendre on se croit plus jeune et plus aimant,
Et qu’à le prononcer on se rappelle encore
Tous les échos perdus de jeunesse et d’aurore ;
Ailé, pareil à ceux que Virgile chantait,
Que notre grand rieur, Molière, respectait,
Et dont ses devanciers, dans leur grossier génie,
Comme d’un accord pur sentirent l’euphonie.
Ce nom, le seul qui dise esprit, vertu, bonté,
À la rime prévue, à l’emblème enchanté,
Qu’une femme ne peut porter sans être belle,
Et qui vous peint d’un mot, c’est le vôtre : Isabelle

Pau, février 187…

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