Poésies inédites (1881)

Sur l’exemplaire des Stoïques

OFFERT À M. J. AUTRAN

J’aime tous les amours et toutes les beautés
Qui révèlent une âme et marquent sa puissance ;
Sur un front de seize ans j’aime l’adolescence
Qui rit et s’abandonne à de fraîches gaietés.

En des yeux maternels toujours inquiétés
Par le lointain souci de quelque vague absence,
J’aime les longs regards de crainte et d’espérance
Qui, par-dessus l’enfant, sont au père jetés.

Et j’aime, dans la nuit de Milton ou d’Homère,
Au cœur du glorieux poète une chimère
Qui l’enlève plus haut que haines et dédains,

Et qui lui fait chanter sur la lyre héroïque,
Après le flot plaintif et la terre rustique,
La légende des Paladins.

Royat, juillet 187…

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