Poésies de Mlle Élisa Mercœur (1829)

Un an de plus

Quoi ! tout un an de plus écoulé sans bonheur !
L’hiver est mon printemps, la nuit est mon aurore ;
Aucun rayon d’espoir sur moi ne brille encore :
Triste rose, au désert j’exhale mon odeur !
Ceux que j’aurais aimés ne m’ont point accueillie,
Leur main jamais vers moi ne se tendit, hélas !
Et l’oubli, de son voile enveloppant ma vie,
Semble dire à leur cœur : ne le soulevez pas.
Ah ! puissent mes succès, réveillant leur mémoire,
Pour ma vengeance, un jour, leur apporter mon nom ;
Et puissé-je, oubliant ce funeste abandon,
Leur dire : un an de plus écoulé pour la gloire !

(Janvier 1827)

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