Ce qui est dans le cœur des femmes: Poésies nouvelles (1852)

Sonnet

Veillant et travaillant, ô mon noble poëte !
Lorsque tu seras triste et que mon souvenir,
Ainsi qu’un ami vrai, viendra t’entretenir,
En l’écoutant, ému, tu pencheras la tête.

Tu me verras courant à toi, te faisant fête ;
Avec ma belle enfant qui semblait te bénir,
Le logis, la servante, en t’entendant venir,
Tout riait, tout chantait de me voir satisfaite.

On t’aimait ; l’humble toit, les cœurs t’étaient ouverts,
C’était peu pour ta gloire et peu pour ta fortune,
Mais la sincérité n’est pas chose commune.

Souviens-t’en, quand viendra la douleur importune ;
Moi, je ne me souviens que du beau clair de lune
Où tu m’as dit : Je t’aime ! et je relis tes vers.

1847

Retour à la table des matières