Louise Colet : Soir d’été
Ce qui est dans le cœur des femmes: Poésies nouvelles (1852)
Soir d’été
Oui, je me souviendrai de ce couchant d’été
Sur les flots de la Seine, en face de cette île
Où des hauts peupliers l’ombre fraîche et mobile
Frissonnait, rideau vert au bord du ciel jeté.
Au-dessus, dans l’azur de l’éther velouté,
Des vagues de rubis se roulaient à la file,
Et nous étions assis sur la rive tranquille,
De ce déclin du jour admirant la beauté.