Louise Labé, Ô longs désirs, ô espérances vaines
¶ 1
Ô longs désirs, ô espérances vaines, Leave a comment on line 1 1
¶ 2
Tristes soupirs et larmes coutumières Leave a comment on line 2 1
¶ 3
A engendrer de moi maintes rivières, Leave a comment on line 3 1
¶ 4
Dont mes deux yeux sont sources et fontaines ! Leave a comment on line 4 1
¶ 5
Ô cruautés, ô durtés inhumaines, Leave a comment on line 5 1
¶ 6
Piteux regards des célestes lumières, Leave a comment on line 6 1
¶ 7
Du coeur transi ô passions premières, Leave a comment on line 7 1
¶ 8
Estimez-vous croître encore mes peines ? Leave a comment on line 8 1
¶ 9
Qu’encor Amour sur moi son arc essaie, Leave a comment on line 9 1
¶ 10
Que nouveaux feux me jette et nouveaux dards, Leave a comment on line 10 1
¶ 11
Qu’il se dépite, et pis qu’il pourra fasse : Leave a comment on line 11 1
¶ 12
Car je suis tant navrée en toutes parts Leave a comment on line 12 1
¶ 13
Que plus en moi une nouvelle plaie, Leave a comment on line 13 1
¶ 14
Pour m’empirer, ne pourrait trouver place. Leave a comment on line 14 1
¶ 15 Leave a comment on line 15 1
Chaque être humain risque de faire face à la peine des désirs inassouvis. On peut voir cette souffrance dans le poème « Ô longs désirs » de Louise Labé (1524 – 1556). Le thème le plus important dans ce poème est que personne, même s’il est privilégié, n’est immunisé contre la souffrance qui est produite par les désirs inassouvis. Labé utilise les mots qui créent l’image d’une femme qui est très blessée par l’amour non partagé. Elle sent la peine pas seulement dans son cœur, mais aussi dans tout son corps.
Louise Labé était une écrivaine provocante de la Renaissance. Elle était différente des autres femmes de son époque parce qu’elle avait l’occasion d’être instruite par son père. Aussi, elle s’est éloignée des écrivains de l’époque parce qu’elle a écrit sur des sujets anciens, comme l’amour, d’une nouvelle manière. Par rapport aux autres écrivains de son temps, les poèmes de Labé sont plus sexuels que ceux d’autres écrivains comme Pierre de Ronsard. Par exemple, dans son poème « Ode à Cassandre, » Ronsard utilise une rose, qui est un objet décoratif, pour expliquer son amour, mais au contraire Labé utilise son corps pour décrire son désir. Aussi, la femme dont Ronsard parle est l’objet de désir, mais Labé n’est pas l’objet de désir, elle est celle qui désire quelqu’un d’autre.
Dans ce poème, les désirs qui sont inassouvis sont à cause de l’amour non partagé. Cet amour non réciproque est aussi montré dans la peinture Ophelia (1852) de John Everett Millais. En regardant Ophelia de John Everett Millais, le spectateur peut voir l’élément central, Ophelia, qui est une femme de la même époque et de la même classe sociale que Labé. Ophelia est un personnage d’« Hamlet » de William Shakespeare. Dans « Hamlet », Ophelia veut être avec Hamlet, mais son père ne permet pas la relation. Puisque ses désirs ne sont pas assouvis, elle souffre et décide de se suicider. Donc, vous pouvez voir qu’on a deux femmes privilégiées qui souffrent à cause de l’amour.
Les mots dans ce poème révèlent l’image d’une femme qui se sent la peine dans tout le corps. Ils soulignent que la peine n’existe pas seulement dans le coeur, mais dans le corps entier. Labé a choisi les mots qui expriment la peine, mais aussi ceux qui expriment sa sensualité. Par exemple, elle parle de son corps en disant “mes parts” et “deux yeux” qui montrent comment elle utilise son corps pour décrire sa peine. En évoquant son corps, elle crée l’érotisme dans le poème. Son utilisation du mot « ô » exprime la sensualité et aussi la douleur. Il peut être un cri de la souffrance ou un cri du désir. Les mots soulignent le problème de l’amour non partagé et les désirs inassouvis. Les rimes donnent au poème un rythme lent qui nous permet de sentir le ton sensuel et profond. Labé emploie les sons aussi pour exprimer la souffrance et le plaisir. Si vous regardez les mots sensuels, les rimes, et les sons qui ressemblent aux soupirs et aux cris de la souffrance que Labé utilise ensemble avec la peinture de John Everett Millais, vous pouvez voir la douleur de l’amour et des désirs inassouvis.