Le symbolisme est évident quand Baudelaire utilise des termes comme ‘des vivants piliers’ et ‘des confuses paroles’ pour montrer la relation complexe et incomprise entre les être humains et la nature.
L’impressionnisme est évident dans des coups de pinceau de Cassatt qui évoquent le sens d’être incomplet, ce qui complique l’innocence de la jeunesse et la joie qui vient avec l’harmonie de la nature.
Baudelaire compare des enfants et leurs idées à la beauté de la nature, mais quand il dit ‘d’autres, corrompus, riches, et triomphants’ il fait référence aux parties de la nature qui sont mauvaises comme les tempêtes, ou peut-être, les difficultés adultes. Finalement, la nature représente que la vie passe, quelque chose que les gens sont réticents à admettre.
Baudelaire parle de l’immensité et de la beauté de la forêt. Il semble qu’on ne puisse pas choisir assez de mots pour décrire sa majesté et ses frontières qui semblent sans fin. Cela est lié au tableau Dans le jardin où les désirs des personnages sont sans fin. Tout le monde veut être dans la position de l’autre. La femme et la fille sont bourgeoises, elles portent des vêtements très chic et propres. Ces vêtements ne permettent pas aux gens de jouer dans la forêt alors il semble qu’elles sont là juste pour observer et pas pour en bénéficier elles-mêmes.
Dans le quatrième et le cinquième vers, Baudelaire montre que la nature interagit pour une raison et pas pour le plaisir. On peut dire que c’est la même interaction entre les hommes et la nature.
Les formes EFE et FGG transmettent que Baudelaire ne peut pas trouver de mots pour décrire l’immensité de la forêt (l’expansion des choses infinies).Les alexandrins indiquent que Baudelaire peint une histoire de la longueur de la vie comme les coups de pinceau sur le tableau de Cassatt qui créent l’image circulaire. Ce poème est aussi composé de strophes horizontales. Les quatrains donnent l’apparence que la nature est très grande à l’histoire de Baudelaire. Puis les tercets semblent plus plats comme les parfums diffus des plantes et de la couverture immense de la forêt.
La forme du tableau est impressionniste, alors Cassatt a créé la majorité de l’image, mais elle a laissé beaucoup de détails pour le spectateur d’imaginer. Toutes les deux œuvres d’art inspirent l’imagination des spectateurs à les finir. Le sentier crée l’image d’un cercle et il peut symboliser que la vie elle-même est circulaire. Au contraire, le banc est très structuré, lequel symbolise que la vie humaine est moins libre que la vie de la nature. L’agencement de la femme et de la fille indique que la vie passe vite. La fille a son dos à la nature où elle a trouvé la fleur qui a lui apporté une joie. Mais elle est plus focalisée sur sa mère ou elle veut son approbation. Au contraire, la femme regarde la fleur et la fille comme elle veut être une enfant encore. Juste comme la frontière immense de la nature, des désirs des gens sont immenses aussi. Le visage de la fille désire l’approbation de sa mère et qu’elle veut que sa mère aime la fleur autant qu’elle. Mais il semble qu’il y ait une tristesse dans ses yeux parce qu’elle sait que sa mère ne la lui donnera pas. Le portrait de la mère suggère que la fleur est un rappel des meilleures années. Dans le tableau, le chapeau de la fille est jaune et il y a un cercle qui crée l’impression qu’elle porte une auréole. Cela représente l’innocence et l’espoir des enfants qui n’ont pas de mauvaises expériences. Il y a aussi le rosier qui est derrière la fille. Il encercle son chapeau, ajoutant à l’effet de l’auréole. Le cercle de la vie qui vient de la forêt est un message similaire aux idées de Baudelaire. Dans le poème, Baudelaire évoque presque tous les sens. Il essaie d’aider le spectateur à voir, goûter et sentir la forêt. Cela aide à apprécier l’image de Mary Cassatt parce qu’on peut pratiquement sentir la brise dans le parc. Il y a aussi les ombres du tableau. À droite, avec la fille, le vert est plus clair joyeux. Il y a plus de fleurs sur le rosier. Puis au milieu du tableau, il y a moins de fleurs sur le rosier. Finalement, à gauche du tableau, avec la femme, le sentier rentre dans la forêt dans un vert plus sombre et triste. Ces couleurs réflètent des émotions et des étapes de la vie.
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Phèdre rencontre Thésée, son futur mari, quand il arrive sur la scène minoenne pour tuer son monstrueux demi-frère, le minotaure.
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Sa mère, Pasiphaë a été maudit par Aphrodite de tomber en amour et de s’accoupler avec un taureau blanc, donnant lieu à la légendaire Minotaure
Thésée a navigué à travers les eaux crétoises pour vaincre des monstres afin de prouver sa dignité des filles de Mino, Phèdre et Ariane, avec qui Thésée avait une relation avec aussi. Phèdre, tout comme les autres femmes de sa famille, a tendance à ressentir des désirs généralement considérés comme tabous.
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Charles Baudelaire, Correspondances (23 comments)
La plus pure forme d’art est la nature. La beauté naturelle peut être recréée par la poésie et les tableaux. Ces deux formes d’art peuvent être souvent des extensions de l’une et de l’autre. Un exemple de cette extension est trouvé avec le poème, Correspondances, écrit par Charles Baudelaire (1821-1867) et publié dans son recueil Les Fleurs du Mal (1857), et le tableau, Dans le jardin, peint en 1904 par Mary Cassatt. Ils forment un rapport fort entre le symbolisme du poème et l’impressionnisme du tableau. Avec cette connexion, ils créent l’effet que la nature peut transcender le temps parce que les dates des publications ont séparé par plusieurs années, mais le thème de la nature reste quand même. Le symbolisme que Baudelaire utilise dans sa poésie est “une représentation figurée ou métaphorique” (CNRTL). L’impressionnisme que Cassatt utilise dans son tableau est “la tendance artistique cherchant à exprimer et à transposer les impressions ressenties face au monde dans un langage spontané, libéré des conventions artistiques traditionnelles, en privilégiant les notations fugitives à la recherche de formes structurantes” (Lexilogos, Dictionnaire Français). Un lien entre le symbolisme et l’impressionnisme souligne le grand thème de la relation entre la nature et des humains.
Spécifiquement, le tableau Dans le jardin montre une jeune fille et sa mère dans un parc tandis que le poème Correspondances décrit des objets et des sens naturels ce qu’ils créent une relation avec les humains. On peut voir l’impressionnisme du tableau de Cassatt et le symbolisme de la poésie de Baudelaire sont liés par des interactions humaines avec la nature. De plus, on doit se demander comment ces oeuvres suscitent l’interaction entre les humains et la nature? Le tableau montre une femme et sa fille qui visitent un parc, en aimant la nature. La fille cueille une fleur pour sa mère ce qui démontre un aspect physique de cette relation avec la nature, en contraste avec la relation métaphorique créé par Baudelaire avec ces mots. Le poème décrit comment la nature est habituée aux gens, mais peut-on se dispute que les gens ne sont pas habitués à la nature? Ensemble, le poème de Baudelaire et le tableau de Cassatt font une correspondance unique et esthétique plus loin qu’on peut voir immédiatement.
Conclusion
On peut voir que l’art se présente de quelque manière que ce soit plusieurs forms et qu’on peut l’interpréter de plusieurs façons. Ici, il y a deux formes d’art qui ne sont pas liés à l’origine, mais qu’on peux relier par le message qu’on veut partager. Dans le jardin et Correspondances sont des travaux remarquables qui transmettent des sens et des sentiments et créent une très belle image dans l’esprit des spectateurs.
Premier Vers
Les ‘vivants piliers’ représentent des arbres, mais peut-être aussi des gens qui marchent dans la forêt. Quand Baudelaire dit que ‘La nature est un temple’ cela veut signifier la pureté de la nature.
Lien à la peinture
Cette représentation de l’innocence et de la pureté est présentée par la jeune fille dans le jardin. Ses couleurs et l’auréole crées par le rosier environnant la tête de la fille montrent cette pureté. Le choix de la couleur rose représente l’amour pour nous-mêmes et pour les autres; cela représente les grands coeurs des enfants.
Deuxième Vers
Les ‘confuses paroles’ sont le bruit du mouvement des arbres dans le vent. Il y a aussi le dialogue interne des gens qui réfléchissent dans la forêt. La nature est un excellent endroit pour l’introspection. Ces confuses paroles sont les efforts des gens pour comprendre leur place dans l’univers.
Lien à la peinture
Dans la peinture, la femme semble extrêmement triste quand elle regarde la rose et il semble que des ‘confuses paroles’ abondent dans sa tête. Il y a aussi de grands coups de pinceau qui composent des arbres dans la forêt de cette peinture. Ces coups de pinceau créent l’impression du vent dans la forêt. Ce sont les ‘confuses paroles’ que la peinture transmet.
Troisième Vers
Dans ce vers, Baudelaire parle de l’interaction entre des gens et la nature. “Des forêts de symboles” peut signifier la tendance des gens à réfléchir quand ils sont dans la nature. Des gens profitent de la sérénité de la nature pour clarifier leurs sentiments et pour prendre des décisions.
Lien à la peinture
Ici la femme et sa fille viennent au parc pour interagir avec la nature et bien sûr pour réfléchir. Les symboles que ces personnages peuvent voir sont des roses. Les roses sont en réalité juste des fleurs, mais dans le contexte du tableau elles représentent l’amour et l’innocence pour la jeune fille et les amours passées pour la femme.
Quatrième Vers
Ce vers rappelle au lecteur que la nature et les gens sont plus souvent harmonieux et que c’est juste récemment que les humains se sont détachés de la nature et plus concernés avec le monde synthétique.
Lien à la peinture
Ce tableau montre des gens qui essaient d’interagir avec la nature, mais si on est honnête le parc n’est pas naturel de tout. Le banc et le sentier sont synthétiques et le rosier est planté par des gens. Des herbes sont paysagés aussi. Donc cela donne l’impression que des gens de ce tableau sont familiers avec la nature, mais en réalité ce n’est pas la nature.
Cinquième Vers
Ce vers est lié au quatrième vers parce qu’il parle de la même façon de l’interaction entre gens. Ici des regards familiers sont reconnus comme une mémoire lointaine. C’est comme une mémoire dont on ne peut pas vraiment se rappeler, donc elle est perdue parce qu’elle est difficile à comprendre.
Lien à la peinture
Ici, la rose est un symbole du passé qui attriste la femme. Elle se rappelle des temps passés, mais elle ignore le présent et l’avenir: sa fille.
Sixième Vers
Ce vers indique le lien fort et tendu entre les gens et la nature. Le lien entre les deux n’est pas toujours heureux, mais l’un ne peut pas exister sans l’autre.
Lien à la peinture
La femme est liée à son passé parce c’est qui elle est. Ce lien n’est pas toujours joyeux ce qui est exemplifié par la tristesse de cette femme.
Septième Vers
L’unité des toutes les choses vivantes est au-delà de la compréhension de l’esprit humain. La nuit et la clarté sont deux choses qui illustrent la grandeur de la nature et son grand impact.
Lien à la peinture
L’étendue de la nature est comme l’étendue des émotions humaines. Elles sont très compliquées; ils viennent de beaucoup de choses juste comme la nature est composée de beaucoup d’éléments.
Huitième Vers
Ce vers décrit comment les gens peuvent essayer de comprendre la nature, par le bruit, les couleurs et les odeurs
Lien à la peinture
La rose représente la jeunesse perdue de la femme. Au lieu de sentir le parfum de la rose lié à la vie qui s’épanouit, la femme y voit sa propre beauté se faner.
Neuvième Vers
Ce vers explique qu’il y a quelques odeurs qui apportent les mêmes sensations et les mêmes sentiments que la fraîcheur “des chairs d’enfants”.
Lien à la peinture
La fille a cette fraîcheur, mais sa mère doit reconnaître l’objectif des Correspondances parce qu’elle s’intéresse plus à la rose.
Dixième Vers
Ces “parfums”, mentionnés dans le neuvième vers, dégagent le même sentiment agréable que ceux des “hautbois” et des “prairies.” Ces liens sont plus les comparaisons à part “des chairs d’enfants”, cependant y sont tous des sens agréables – le toucher, le son, la vue, et l’odeur.
Lien à la peinture
Pour continuer avec l’idée dans le neuvième vers, la mère trouve des sens plus intéressants et plus engageants que sa fille. Et aussi, peut-être qu’elle ressent ces sens. Il pouvait y avoir un hautbois jouant doucement dans le parc et elle pouvait regarder de petites prairies très vertes dans le parc.
Onzième Vers
“D’autres” font référence aux parfums différents qui ne sont pas les parfums plaisants déjà mentionnés. Ces nouveaux parfums sont plus “corrompus, riches et triomphants,” ils ne sont pas innocents et ils n’ont pas la simplicité agréable.
Lien à la peinture
La mère pense peut-être qu’elle se rend compte de ces parfums doux, gentils, et purs, mais dans la perspective de sa fille et peut-être d’autres personnes, elle se fait plaisir dans ces nouveaux parfums plus mauvais.
Douzième Vers
Dans ce vers, en fin de compte, Baudelaire dit que n’importe quoi peut se passer. Les sens sont infinis. On peut trouver des sentiments dans tous les sens, tout le temps parce que les sens créent le monde où l’on vit et alors les sentiments sont partout.
Lien à la peinture
La fille est jeune, alors elle a l’avenir entier devant elle, elle a “l’expansion des choses infinies”. Elle a l’option de choisir toutes les routes et toutes les choses qu’elle désire pour le futur.
Treizième Vers
Baudelaire crée une liste des parfums très forts pour indiquer que ce sont des odeurs contrastées aux autres. Ces odeurs sont fortes et peut-être même désagréables, et elles résultent dans une réaction différente d’autres odeurs plus agréables.
Lien à la peinture
Les odeurs fortes comme “l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens” ne sont pas du parc ni autour de la mère et la fille, elles sont encerclées par de bonnes odeurs. Cependant, peut-être les sentiments en corrélation avec ces odeurs ne sont pas agréables et gentils, peut-être qu’elles sentent le contraire de ces bonnes odeurs…
Quatorzième Vers
Les odeurs listées dans le dernier vers sont tellement fortes qu’elles sont une route directe et fluide pour transporter l’esprit et qu’elles réveillent les autres sens.
Lien à la peinture
La fille et sa mère sont encerclées par les odeurs agréables, mais à cause du désintérêt de la mère, la fille est peut-être “transportée” par ces parfums dans un tourbillon intérieur.
La forme du tableau est impressionniste, alors Cassatt a créé la majorité de l’image, mais elle a laissé beaucoup de détails pour le spectateur d’imaginer. Toutes les deux œuvres d’art inspirent l’imagination des spectateurs à les finir. Le sentier crée l’image d’un cercle et il peut symboliser que la vie elle-même est circulaire. Au contraire, le banc est très structuré, lequel symbolise que la vie humaine est moins libre que la vie de la nature. L’agencement de la femme et de la fille indique que la vie passe vite. La fille a son dos à la nature où elle a trouvé la fleur qui a lui apporté une joie. Mais elle est plus focalisée sur sa mère ou elle veut son approbation. Au contraire, la femme regarde la fleur et la fille comme elle veut être une enfant encore. Juste comme la frontière immense de la nature, des désirs des gens sont immenses aussi. Le visage de la fille désire l’approbation de sa mère et qu’elle veut que sa mère aime la fleur autant qu’elle. Mais il semble qu’il y ait une tristesse dans ses yeux parce qu’elle sait que sa mère ne la lui donnera pas. Le portrait de la mère suggère que la fleur est un rappel des meilleures années. Dans le tableau, le chapeau de la fille est jaune et il y a un cercle qui crée l’impression qu’elle porte une auréole. Cela représente l’innocence et l’espoir des enfants qui n’ont pas de mauvaises expériences. Il y a aussi le rosier qui est derrière la fille. Il encercle son chapeau, ajoutant à l’effet de l’auréole. Le cercle de la vie qui vient de la forêt est un message similaire aux idées de Baudelaire. Dans le poème, Baudelaire évoque presque tous les sens. Il essaie d’aider le spectateur à voir, goûter et sentir la forêt. Cela aide à apprécier l’image de Mary Cassatt parce qu’on peut pratiquement sentir la brise dans le parc. Il y a aussi les ombres du tableau. À droite, avec la fille, le vert est plus clair joyeux. Il y a plus de fleurs sur le rosier. Puis au milieu du tableau, il y a moins de fleurs sur le rosier. Finalement, à gauche du tableau, avec la femme, le sentier rentre dans la forêt dans un vert plus sombre et triste. Ces couleurs réflètent des émotions et des étapes de la vie.
Les formes EFE et FGG transmettent que Baudelaire ne peut pas trouver de mots pour décrire l’immensité de la forêt (l’expansion des choses infinies).Les alexandrins indiquent que Baudelaire peint une histoire de la longueur de la vie comme les coups de pinceau sur le tableau de Cassatt qui créent l’image circulaire. Ce poème est aussi composé de strophes horizontales. Les quatrains donnent l’apparence que la nature est très grande à l’histoire de Baudelaire. Puis les tercets semblent plus plats comme les parfums diffus des plantes et de la couverture immense de la forêt.
Dans le quatrième et le cinquième vers, Baudelaire montre que la nature interagit pour une raison et pas pour le plaisir. On peut dire que c’est la même interaction entre les hommes et la nature.
Baudelaire parle de l’immensité et de la beauté de la forêt. Il semble qu’on ne puisse pas choisir assez de mots pour décrire sa majesté et ses frontières qui semblent sans fin. Cela est lié au tableau Dans le jardin où les désirs des personnages sont sans fin. Tout le monde veut être dans la position de l’autre. La femme et la fille sont bourgeoises, elles portent des vêtements très chic et propres. Ces vêtements ne permettent pas aux gens de jouer dans la forêt alors il semble qu’elles sont là juste pour observer et pas pour en bénéficier elles-mêmes.
Baudelaire compare des enfants et leurs idées à la beauté de la nature, mais quand il dit ‘d’autres, corrompus, riches, et triomphants’ il fait référence aux parties de la nature qui sont mauvaises comme les tempêtes, ou peut-être, les difficultés adultes. Finalement, la nature représente que la vie passe, quelque chose que les gens sont réticents à admettre.
L’impressionnisme est évident dans des coups de pinceau de Cassatt qui évoquent le sens d’être incomplet, ce qui complique l’innocence de la jeunesse et la joie qui vient avec l’harmonie de la nature.
Le symbolisme est évident quand Baudelaire utilise des termes comme ‘des vivants piliers’ et ‘des confuses paroles’ pour montrer la relation complexe et incomprise entre les être humains et la nature.
Charles Baudelaire, Élévation (1857) (21 comments)
Comment est-ce qu’on purifie l’âme? Est-ce possible de la libérer du corps avant la mort? Sinon, comment vivons-nous face à cette réalité? Le poème “Élévation” (1857) de Charles Baudelaire soulève ces questions essentielles sur la tension entre l’âme et le corps. Conformément à la question posée par Platon dans Le Phédon au moment où Socrate postulait la libération de son âme après sa mort, et alignée avec la question de Du Bellay qui demande, “Que-songes-tu, mon âme emprisonnée?”, Baudelaire examine la nature de l’âme et l’esprit dans le contexte de la mélancolie de la vie moderne (ou le “spleen”).
De même, le tableau réaliste de Jean-François Millet, La récolte de la pomme de terre (1855), offre un cadre dans lequel nous pouvons approfondir les idées de Baudelaire. Le contexte du mouvement réaliste met l’accent sur la vie quotidienne qui s’écarte du sublime du romantisme. Les mots que Baudelaire utilise, comme « l’immensité profonde », « miasmes morbides» et «vastes chagrins » créent un espace où les lecteurs peuvent réfléchir à cette question fondamentalement humaine pour eux-mêmes. Néanmoins, naviguer dans cet espace n’est pas une tâche facile. Notre plan d’attaque consiste à souligner certains composants du travail de Millet pour fournir au lecteur une image visuelle des mots et des concepts de Baudelaire. Cette stratégie créera un lien entre les images et les mots, permettant au lecteur de devenir un spectateur (et vice versa), provoquant la relation émotionnelle et sensorielle à la fois aux œuvres d’art. Ainsi, en tant que lecteurs, nous devons nous engager à analyser les idées provoquées par chaque vers du poème de Baudelaire tout en les rapprochant des thèmes exploités par l’œuvre de Millet.
Nous voyons une image distincte de la nature. L’utilisation de mots tels que «étangs» et «vallées» évoque un sentiment de liberté qui semble être proche de l’âme. Le premier vers crée aussi la première rime (A) de la structure ABBA de la première strophe. Si l’on examine le tableau de Millet, on peut voir ce sentiment de liberté à l’arrière-plan des vallées ornées de lumière du soleil (ligne 1).
Dans le deuxième vers, Baudelaire poursuit une notion du monde naturel et de la liberté en énumérant des éléments comme «montagnes», «bois» et «nuages». Cette structure crée un rythme qui attire le lecteur au cœur de la première strophe. En outre, les images invoquées dans ce vers perpétuent l’arrière-plan du tableau de Millet comme indiqué dans le premier vers.
L’utilisation et la répétition de la préposition spatiale «Par delà» crée la notion d’un domaine qui existe «au-delà» de l’expérience humaine. Le mot «éther» a une double signification. Au sens littéraire, le mot indique les régions supérieures de l’air au-delà des nuages. Cependant, en chimie, l’«éther» est un liquide très inflammable qui est utilisé comme anesthésiant et comme solvant dans le processus industriel. Ainsi, Baudelaire vacille entre la nature et le monde industrialisé de l’homme. Nous voyons ce contraste dans l’œuvre de Millet entre la beauté du soleil et l’obscurité des agriculteurs et leur tâche monotone (ligne 2).
Une fois de plus, nous retournons au confinement de l’âme et de l’esprit. Ce vers s’accorde avec la notion humaine des «étoiles», signifiant le monde «au-delà». Il devient clair que Baudelaire envisage quelque chose au-delà de notre compréhension des étoiles. Ce vers fait un lien avec les premiers vers et complète la ABBA rime.
La deuxième strophe commence par le mouvement de l’esprit comme indiqué par le verbe «mouvoir». Ce mouvement est lié à la même notion de mouvement et du rythme de la première strophe. Si l’on regarde le tableau de Millet, le spectateur est immédiatement attiré vers la lumière dans le quadrant supérieur gauche. Cependant, le spectateur est alors chargé de se déplacer à travers la toile (de gauche à droite) atterrissant finalement sur les agriculteurs. Néanmoins, il y a un sens distinct du mouvement au début de cette strophe.
Baudelaire fait une comparaison directe (comme l’indique le mot «comme») pour créer l’idée de mouvement. Le placement des virgules dans ce vers met l’accent sur l’image du “nageur qui se pâme dans l’onde.” Si nous revenons à l’œuvre de Millet, le ciel et les champs occupent une espace ouvert qui est similaire à un plan d’eau. Le spectateur est obligé de «nager» à travers la toile juste comme le lecteur est obligé de nager à travers les domaines que Baudelaire crée par ses mots.
Baudelaire s’adresse directement à son esprit par l’utilisation du pronom personnel «tu». Ainsi, il crée une allégorie, forçant le lecteur à s’adresser à son propre esprit. Le verbe “sillonner” continue le thème du mouvement, mais le lecteur doit se demander: comment est-il possible de comprendre quelque chose qui fluctue ou “sillonne”? Par rapport aux personnages de l’œuvre de Millet, le spectateur doit se demander où réside son âme et son esprit. Est-ce que l’âme existe dans le corps ou ailleurs? Peut-être dans «des étangs» ou «des nuages».
Quand Baudelaire emploie l’adjectif «volupté», il crée un retour aux sens humains. Le rapport du mot à la sensualité indique un retour à l’existence humaine. Le mouvement de l’âme comme «un nageur» n’existe plus dans le ciel. Ce retour est vu dans le travail de Millet où le spectateur rencontre l’obscurité de la toile (déplacement de gauche à droite). Ainsi, à la fin de la deuxième strophe, la structure des rimes (ABBA) ramène le lecteur dans le domaine humain (ou Le Spleen ligne 3).
Dans cette strophe, Baudelaire utilise encore le langage de la hauteur et de l’envol: « envole-toi. » Il utilise un pronom personnel et parle directement à son âme. Il demande à son âme de s’évader de la vie quotidienne représentée par des « miasmes morbides. » L’odeur d’un « miasme » est insupportable comme celle d’un champ de pommes de terre dans le tableau de Millet où l’odeur du sol et de l’engrais créent une ambiance désagréable.
Une fois de plus, Baudelaire utilise un mot associé au ciel, « l’air. » Le ciel représente tout ce qui existe au-dessus de la surface de la terre. Cela montre, en rapport avec l’adjectif « supérieur » le sens du paradis et de l’au-delà, ce qui se lie à la libération de l’âme. Le verbe « se purifier » aide à comprendre l’idée de la transition à l’état de conscience en éveil. Dans beaucoup de religions, si on purifie son esprit, on peut atteindre le paradis.
Cette transition à l’état de conscience en éveil est parallèle au sentiment d’ivresse. C’est pourquoi Baudelaire fait référence à la « pure et divine liqueur. » On perd contrôle de son propre corps et par conséquent son esprit est libre de faire ce qu’il voudrait.
« Le feu » est représentatif du soleil, revenant à l’idée du ciel. Le soleil donne la vie et symbolise l’esprit conscient. Et plus, le soleil est représentatif de l’inspiration et des idées géniales. Quand il illumine « les espaces limpides » il donne du sens à la vie et crée la clarté dans un esprit troublé et flou réalisant son destin. La lumière qui éclaire derrière les nuages dans le tableau montre comment pendant la vie ennuyeuse, notre inspiration et notre esprit sont bloqués par les activités habituelles.
Le spleen ou « l’ennui » suscite le désir d’échapper au quotidien. Il voudrait s’élever au-dessus des limites terrestres. Avec son voyage intérieur, qui est lié à l’immortalité de l’âme proposée par Platon, il cherche le bonheur et la satisfaction dont il a besoin, ce qui manque à sa vie quotidienne. Millet montre aussi cette idée de l’ennui par les paysans dans le champ de pommes de terre, un symbole de la terre et de la vie terrestre.
La brume bloque son esprit, son opinion, et ses idées. C’est ce que Baudelaire voudrait fuir quand il libre son âme dans un domaine au-delà de la vie quotidienne. Le ciel « brumeux » est aussi montré dans le tableau de Millet par les nuages à l’arrière-plan. La brume crée une image de la tristesse et peut obscurcir notre vision et affaiblir notre optimisme.
L’allusion à « une aile vigoureuse » crée la métaphore d’un ange en vol. Les ailes sont l’expression de l’aspiration de l’âme vers une condition supérieure à l’homme, c’est-à-dire l’aspiration à transcender la condition humaine. Les ailes sont l’expression de la liberté de laisser les choses terrestres à la suite de la contemplation et d’atteindre le paradis. L’image d’un ange est toujours représentée par la couleur blanc, donc le ciel blanc à l’arrière-plan montre l’existence d’un ange aux portes du paradis.
Le verbe « s’élancer » continue le motif du vol et du ciel. Ce motif représente l’aspiration de Baudelaire d’élever sa conscience et d’explorer les royaumes au-delà de notre existence quotidienne. « Les champs lumineux et sereins » représentent la perfection du paradis et l’immensité des grands espaces au-dessus des nuages.
« L’alouette » est un oiseau très populaire, apparaissant dans la littérature, le chant, la mythologie, et même la religion. Les alouettes ont une forme de croissant sur leurs seins. La forme du croissant signifie souvent des qualités lunaires, et la lune est souvent liée au concept de soi. Par conséquent, l’alouette reflète le voyage vers l’intérieur qui est souvent associé à la découverte de soi. Dans le tableau on peut imaginer les alouettes voler vers le soleil, apportant leur sagesse.
Dans ce vers, Baudelaire fait encore référence aux aspects du ciel et du voyage à l’Idéal. « Le libre essor » représente la libération de l’âme vers l’Idéal s’échappant de la vie quotidienne et monotone et entrant dans l’Idéal.
Alors que Baudelaire se délecte de son état élevé, il « comprend » les choses qui sont dehors de sa compréhension ordinaire, ce qui n’était pas possible avant son voyage intérieur. On peut seulement avoir le sens de la vie après que son âme est libérée de son corps.
“Le langage des fleurs et des choses muettes” fait référence à un langage différent du nôtre. Ces symboles ont leur propre « langage » et seulement quelqu’un qui atteint un état de conscience supérieur peut les comprendre. « Muet » signifie qu’il ne va jamais être capable de les exprimer suffisamment avec le langage des êtres humains. Au mieux, il peut offrir une perspicacité de la beauté qui existe au-delà du quotidien.
Charles Baudelaire, L'albatros (1857) (18 comments)
À l’époque de Baudelaire et de Delacroix, la France est en pleine reconstruction économique et politique. La liberté d’expression et l’abolition de la monarchie permettent à l’un des plus grands compositeurs européens, Frédéric Chopin, de voir le jour. Mais c’est aussi le début de la révolution industrielle pendant laquelle l’un des plus grands poètes du symbolisme, Charles Baudelaire grandit. Malgré une liberté accrue comparée à la monarchie française, ses oeuvres et poèmes sont restés incompris et non reconnus tout au long de sa vie. Dans nos vies, quelles sont les choses les plus importantes ? Qu’avons-nous peur de perdre ? Qu’est-ce qui nous apporte de l’anxiété et de la douleur ? Ces questions nous permettront de mieux comprendre le poème et le tableau. Nous allons donc, dans un premier temps, analyser « L’albatros » de Baudelaire avant de porter notre attention sur le portait de Chopin peint par Eugène Delacroix. Ceci nous permettra de relever des similitudes ainsi que des contrastes entre ces deux œuvres.
Tout d’abord, “L’Albatros” est un poème de la seconde édition du recueil Les Fleurs du Mal publié en 1861. Le recueil fut immédiatement censuré et jugé immoral lors de sa première publication en 1857. De nombreux poèmes ont été retirés avant la publication de la seconde édition. Le poème fait partie de la section “Spleen et Idéal” du recueil. Ce poème comporte quatre quatrains en alexandrins avec des rimes croisées ou alternées. « L’Albatros » fait partie de la section ” Spleen et Idéal “. Cette section fait référence à l’élévation du poète ainsi qu’aux potentielles raisons de son inévitable déclin. On peut d’ores et déjà distinguer la condition humaine ainsi que le manque de compréhension du poète parmi les raisons de sa mélancolie et de son désespoir. Baudelaire a été inspiré lors de ses nombreux voyages, notamment son voyage à l’ile Maurice. Baudelaire s’est inspiré de cet oiseau, l’albatros afin d’illustrer le manque de compréhension de ses contemporains. Baudelaire nous fait comprendre sa vision et sa pensée incomprises par ses contemporains. Cette incompréhension associée à la condition humaine frustre le poète face à sa recherche de l’Idéal. Il ne propose pas encore de solutions, les raisons de sa mélancolie profonde ou encore l’Idéal invitant le lecteur à continuer le voyage à travers son recueil. Ensuite, le portrait de Chopin, peint par Eugène Delacroix en 1838, était à l’origine un double portait où George Sand, compagnon de Chopin, y figurant. La composition originale comprenait Chopin en train de jouer du piano ainsi que George qui le regarde. La composition a, probablement, été séparée afin de générer plus de profit.
Afin de comparer le poème de Baudelaire et la composition de Delacroix, nous allons scinder le poème en trois différentes parties avant d’analyser en détail chaque vers. Ensuite nous allons étudier le portrait de Chopin afin de remarquer les similitudes et les contrastes.
Partie I (1er quatrain) : Association du poète à un albatros, puissant oiseau des mers. Ainsi que la métaphore de « l’élévation » du poète qui est la tentative de dissociation de sa condition humaine et la recherche de l’idéal.
Partie II (2es quatrains) : Comparaison à la condition humaine, l’albatros est cloué au sol. Ainsi, le poète est forcé de subir le « spleen ».
Partie III (3e et 4e quatrains) : Symbole de la chute de l’albatros, et, donc, du poète. Ainsi, le poète retombe au sol, incompris et mal adapté à cette vie.
Dans les trois premiers vers, Baudelaire introduit les personnages principaux du poème : les hommes d’équipage et l’albatros. Ces hommes prennent plaisir à capturer des albatros. L’énumération tout au long du premier quatrain accentue l’ampleur de l’albatros majestueux ainsi que l’espace aérien qu’il occupe. Ceci peut indiquer l’immensité des espaces à parcourir par l’albatros, reflétant la difficulté d’atteindre ces contrées inexplorées, ou, chez le poète, l’idéal. Une assonance de plusieurs voyelles comme « ou » (souvent, pour, gouffres), « en » (glissant, souvent, indolent), « a » (amuser, équipage, albatros, vaste, amers) apporte non seulement de la fluidité au poème, mais accentue l’effet de grandeur de l’albatros. L’oiseau est puissant et dominant dans son espace naturel. Comme l’oiseau, Baudelaire possède les aptitudes d’être un excellent poète et de montrer la voie à l’idéal, mais, tout comme les marins ne réalisent pas le potentiel des albatros, les contemporains de Baudelaire ne perçoivent pas les qualités qu’il possède. Ils sont obnubilés par la tâche qu’ils doivent accomplir et ne prennent pas le temps de réfléchir. Ils suivent des règles et des traditions inexactes ou même entièrement fausses.
Il n’est pas difficile d’imaginer une grande mer, mais ici, l’auteur utilise le mot « vaste » pour décrire les albatros. La position du navire au milieu de la mer représente l’isolement, la séparation de ces deux mondes. Ainsi, cela montre la difficulté de « s’élever » au monde de l’idéal. Ce vers est immédiatement mis en opposition avec le vers suivant « indolents compagnons de voyage ». L’oiseau ennuie les hommes d’équipage. L’albatros est donc extrêmement adapté face à l’ampleur de la mer, mais pas au plancher des navires ainsi il est une gêne pour les marins, mais ceux-ci ne cherchent pas à comprendre autre chose que leur tâche. Le poète cherche à nous expliquer cette même sensation qu’il éprouve. Il n’est pas adapté au monde terrestre, à sa condition humaine et possède les vertus, les réponses qui peuvent nous guider vers l’idéal.
La mer est représentée de façon négative, « les gouffres amers ». Le « spleen » est un mot anglais repris par Baudelaire. C’est la bile noire sécrétée par le foie et qui caractérise un état de mélancolie, même de dépression face à la condition humaine et à l’incompréhension que le poète éprouve. Pour les albatros, les rois de l’azur, qui sont soi-disant « maladroits et honteux » (mentionnée au vers 6), l’océan et les tempêtes ne sont pas des obstacles pour ces oiseaux parfaitement adaptés. Les albatros sillonnent les mers quotidiennement et atteignent leurs destinations aisément. Ainsi, Baudelaire établit encore une fois la correspondance entre le poète et l’albatros. Les albatros pourraient les aider à naviguer les mers, mais les hommes ne réalisent pas l’importance et l’utilité de cet oiseau. Ainsi, le poète est non seulement incompris, mais ne peut montrer à ses contemporains comment éviter le spleen. Ses contemporains ne veulent pas l’écouter, ne l’écoutent pas ou tout simplement ne l’écoutent pas en censurant ses œuvres afin qu’il ne puisse pas partager ses idées.
Dans cette première strophe, l’allitération du son « v » (comme « souvent », « vastes », « suivent », « voyage », et « navire. ») non seulement accentue la signification de ces mots-clefs, mais apporte une certaine fluidité au poème. Après avoir lu la première strophe, les albatros deviennent des jouets pour les hommes. Ainsi, le poète est incompris et est la cible des moqueries de ses contemporains. Malgré le soutien de quelques fameux contemporains comme Victor Hugo et Gustave Flaubert, la grande majorité des critiques littéraires ont jugé son recueil immoral et ont censuré six de ses poèmes.
Dans la deuxième strophe, Baudelaire utilise l’assonance par répéter le son « eu » dans les mots « honteux », « piteusement », et « eux » pour exprimer le regard honteux des albatros aux yeux des marins. Ces marins associent l’albatros à une créature laide et inutile qui les gênent (« des avirons trainés à côté d’eux »). Une fois encore, l’oiseau n’est pas adapté pour cet environnement et ses ailes qui lui permettent de se déplacer à travers les océans sont inutiles et même l’encombrent.
De plus, en décrivant le désespoir et la douleur de ces oiseaux, on peut déduire l’ampleur de la condition humaine ou le spleen que ressent Baudelaire. Le poète souffre sur « le plancher » tout comme l’albatros. On peut donc sentir le mécontentement du poète face à ses contemporains qui ne cherchent pas à le comprendre ou qui n’y arrivent tout simplement pas.
L’opposition (« roi de l’azur, grandes ailes, maladroit et honteux ») est utilisée par Baudelaire afin de décrire les différentes qualités et idées de chaque monde. En effet, l’oiseau majestueux est extrêmement adapté pour le vol ne peut pas se déplacer (et même vivre) sur le plancher du navire. Ainsi, Baudelaire montre clairement l’incompréhension de ses contemporains face à ces idées. De plus, les qualités requises pour atteindre ce monde sont en juxtaposition avec les idées, les vertus et les coutumes de son temps. L’argent, les biens matériels, l’amour et le pouvoir sont convoités dans toute société humaine, mais aucun n’aboutit à une vie meilleure, ou à des réponses aux grandes questions métaphysiques. Baudelaire, dans ce recueil, touche à toutes ces questions et montre ainsi une autre manière de percevoir le monde, le monde des idées.
Ce vers (« indolents compagnons de voyage ») montre donc l’incompréhension de l’oiseau par les hommes d’équipage. Bien que les gens vivent dans le même environnement que les oiseaux, ils n’arrivent pas à se rendre compte de l’importance de cet oiseau majestueux. Ces oiseaux sont essentiels au fragile écosystème marin et pourraient permettre aux marins d’éviter les orages ainsi que de savoir où pêcher. Ainsi, ce vers fait référence à l’incompréhension du poète. « Suivent » au vers 3 montre le rôle de guide que pourraient avoir les albatros pour les navires à travers les tempêtes (« navires glissant sur les gouffres amers »), mais ces hommes n’en prennent pas conscience. L’albatros est donc capable de guider les hommes vers des terres inconnues, vers des bancs de poissons ou d’éviter les tempêtes. Baudelaire fait donc allusion à l’aptitude du poète à guider le peuple vers l’idéal. Mais pourquoi les marins ne s’en rendent pas compte de l’utilité et la beauté de l’oiseau ? D’après la description des marins, Baudelaire illustre des personnages non ressourcés et qui ne réfléchissent pas. Ils sont omnibulés par les sens et ce qu’ils perçoivent. En effet, ils ne voient qu’un animal dépourvu de force et d’espoir et ne pensent, donc, pas aux éventuelles agilités que l’albatros peut avoir.
Dans la deuxième strophe, l’auteur décrit la souffrance physique des oiseaux. La synecdoque « déposée sur les planches » désigne le pont du navire. Les albatros ressentent la douleur et la honte sur les planches. Ceci fait référence à l’emprisonnement du poète dans ce monde terrestre. Le pont du navire est la prison de l’albatros comme le monde terrestre est le spleen du poète.
« Comme il est gauche et veule ! » Les marins ne peuvent pas réaliser l’utilité et la beauté de l’albatros. Ici, Baudelaire compare l’image du « voyageur ailé » avec le poète. En effet, Baudelaire est comme l’albatros, un voyageur ailé qui peut montrer le chemin vers l’idéal. De plus, tout comme les plumes de l’albatros lui permettent de sillonner les mers, la plume du poète lui permet de partager ses idées avec son lectorat et, donc, d’apercevoir le monde des idées. Ceci souligne la situation triste et désespérée de l’albatros. Les gens ne remarquent que l’impuissance immédiate de l’oiseau et s’en moquent. Personne ne prend conscience de l’utilité que l’oiseau pourrait avoir. De plus, cela peut représenter les nombreux critiques de Baudelaire qui n’arrivent pas à comprendre ses idées. Une fois encore, le poète reste incompris et est l’objet des moqueries de ses contemporains.
Baudelaire décrit les « [g]randes ailes blanches [qui] se trainent »). Elles gênent l’oiseau collé au sol (mentionnée au vers 8). Ceci fait référence aux vertus ou aux qualités incomprises du poète. De plus, elles peuvent même être encombrantes pour le poète.
L’anaphore de ce quatrain (« Lui, L’autre, ») sert à représenter l’incapacité des marins à observer autre chose que la situation immédiate de l’albatros. Ils ne réalisent pas que cet oiseau peut les aider à trouver des territoires inconnus, l’idéal. Ceci montre ainsi les critiques et les attaques des contemporains de Baudelaire. De plus, cette anaphore, la répétition d’autrui, crée de la distance entre Baudelaire et ses contemporains. Il est donc isolé et incompris de ses écrivains contemporains ainsi que les différents cercles littéraires.
(« Brûle-gueule ») Les marins attaquent physiquement l’albatros et ainsi l’empêche de pouvoir ouvrir son bec. Ceci fait référence au poète qui est non seulement incompris, mais aussi est empêché de s’exprimer. En effet, plusieurs poèmes de Baudelaire parmi lequels se trouvent dans la première édition des Fleurs du Mal (1857) furent censurés. De plus, il n’est devenu populaire en tant qu’écrivain qu’après sa mort en 1867. Ainsi, le poète ne peut pas montrer la voie vers le monde des idées à cause de ses contemporains. Cependant, il n’a pas entièrement échoué, car à cause de la censure de six de ses poèmes, le recueil a reçu énormément de publicité.
On voit les marins se moquer de la condition l’albatros. Ils miment l’oiseau maladroit sur le plancher où ses ailes l’empêchent de se déplacer avec facilité. De plus, ils n’osent croire que cet oiseau a pu voler en étant aussi maladroit. Ainsi, le poète est le sujet des moqueries de ses contemporains. L’allitération en « l » apportent une fluidité, accentuent les souffrances physiques et psychiques que subit le poète.
Dans dernière strophe, Baudelaire mentionne explicitement la comparaison entre le poète, donc lui-même, et l’albatros (“Le poète est semblable au prince des nuées.”). L’énumération tout au long de cette dernière strophe peut accentuer l’effet de l’apathie que ressent le poète face à sa condition humaine, au spleen et à l’incompréhension de ses contemporains.
Les mots « Hante la tempête » montrent donc que l’albatros n’est pas affecté par les mêmes choses que les êtres humains. En effet, les tempêtes et les gouffres sont extrêmement dangereux pour les marins, cependant, pour des albatros, ils n’ont aucun effet sur leurs itinéraires et leur capacité à atteindre leur destination. Tout comme l’albatros, le poète peut guider ses lecteurs à travers les « tempêtes » de la vie commune. Ainsi, peut-être, éviter le « spleen » et atteindre l’idéal. L’énumération tout au long de cette dernière strophe permet d’illustrer un effet, l’apathie. C’est le sentiment que le poète ressent face à sa condition humaine et au manque de compréhension de la part de ses contemporains.
« Au milieu des huées » exprime la situation du poète face à la critique de son travail, de sa poésie. Il se sent mécontent des commentaires de moquerie de la société, comme il dit, « exilé sur le sol. » Il se sent exclu par le monde et par les gens autour de lui. Le poète est donc prisonnier de ce monde terrestre. Pourtant, il a les moyens de faire voir à son lectorat le monde des idées.
“Ses ailes” font référence aux aptitudes du poète. Comme les ailes de l’albatros lui permettent d’atteindre des contrées inexplorées, le poète peut montrer le chemin, la voie vers l’idéal à travers ses poèmes et ses idées. L’idée que ses ailes “l’empêchent de marcher” exprime encore une fois l’isolement et l’impuissance de Baudelaire face à sa condition humaine et au spleen.
Frederic Chopin peint par Eugène Delacroix en 1838 représente le portrait du célèbre compositeur Frédéric Chopin. Originellement, le portrait faisait partie d’une plus grande toile représentant aussi Georges Sand, une amie proche de Chopin et de Delacroix. Les deux personnages ont eu une relation amoureuse pendant plus de 10 ans et elle était connue pour des pratiques peu acceptées durant la Deuxième République comme fumée ou portée des vêtements destinés aux hommes. Ce tableau réside désormais à Paris, au musée du Louvre.
On ne sait pas où porte son regard mais il semble pensif et distant. On peut comparer cet état de réflexion à celui de Baudelaire, le poète incompris. La lumière semble artificielle et provient de la gauche de la composition. Cherche-t-il peut être la lumière? Le monde des idées? Un contraste clair-obscur est très évident entre la veste noire de Chopin et le côté droit de son visage peint d’une couleur pâle qui lui fait paraître malade ou mourant. Peut-il souffrir des mêmes pensées que Charles Baudelaire? Tout comme Baudelaire, il s’est peut-être distancé du monde terrestre et il est capable d’atteindre des idées inconnues de ses contemporains. Cependant, contrairement à Baudelaire, il développe ces idées à travers un différent vecteur que le poète du XIXe siècle. Il compose de nouvelles symphonies afin de guider ces auditeurs au monde de l’Idéal. De plus, le spleen peut provoquer des crises, des angoisses et donc provoquer des symptômes physiologiques. Ainsi, encore, on peut comparer l’état du peintre à celui du poète qui lui-même souffre du spleen. Les contours ne sont pas extrêmement net, ce qui ne nous permet donc pas de clairement distinguer le côté gauche de son visage tout comme ses cheveux semblent se fondre au décor qui souligne l’importance des autres aspects de la composition. Cette technique laisse l’observateur se focaliser sur le visage de Chopin et, par conséquent, rend l’expression de son visage l’élément clef du tableau.
Louise Labé, Ô longs désirs, ô espérances vaines (16 comments)
Chaque être humain risque de faire face à la peine des désirs inassouvis. On peut voir cette souffrance dans le poème « Ô longs désirs » de Louise Labé (1524 – 1556). Le thème le plus important dans ce poème est que personne, même s’il est privilégié, n’est immunisé contre la souffrance qui est produite par les désirs inassouvis. Labé utilise les mots qui créent l’image d’une femme qui est très blessée par l’amour non partagé. Elle sent la peine pas seulement dans son cœur, mais aussi dans tout son corps.
Louise Labé était une écrivaine provocante de la Renaissance. Elle était différente des autres femmes de son époque parce qu’elle avait l’occasion d’être instruite par son père. Aussi, elle s’est éloignée des écrivains de l’époque parce qu’elle a écrit sur des sujets anciens, comme l’amour, d’une nouvelle manière. Par rapport aux autres écrivains de son temps, les poèmes de Labé sont plus sexuels que ceux d’autres écrivains comme Pierre de Ronsard. Par exemple, dans son poème « Ode à Cassandre, » Ronsard utilise une rose, qui est un objet décoratif, pour expliquer son amour, mais au contraire Labé utilise son corps pour décrire son désir. Aussi, la femme dont Ronsard parle est l’objet de désir, mais Labé n’est pas l’objet de désir, elle est celle qui désire quelqu’un d’autre.
Dans ce poème, les désirs qui sont inassouvis sont à cause de l’amour non partagé. Cet amour non réciproque est aussi montré dans la peinture Ophelia (1852) de John Everett Millais. En regardant Ophelia de John Everett Millais, le spectateur peut voir l’élément central, Ophelia, qui est une femme de la même époque et de la même classe sociale que Labé. Ophelia est un personnage d’« Hamlet » de William Shakespeare. Dans « Hamlet », Ophelia veut être avec Hamlet, mais son père ne permet pas la relation. Puisque ses désirs ne sont pas assouvis, elle souffre et décide de se suicider. Donc, vous pouvez voir qu’on a deux femmes privilégiées qui souffrent à cause de l’amour.
Les mots dans ce poème révèlent l’image d’une femme qui se sent la peine dans tout le corps. Ils soulignent que la peine n’existe pas seulement dans le coeur, mais dans le corps entier. Labé a choisi les mots qui expriment la peine, mais aussi ceux qui expriment sa sensualité. Par exemple, elle parle de son corps en disant “mes parts” et “deux yeux” qui montrent comment elle utilise son corps pour décrire sa peine. En évoquant son corps, elle crée l’érotisme dans le poème. Son utilisation du mot « ô » exprime la sensualité et aussi la douleur. Il peut être un cri de la souffrance ou un cri du désir. Les mots soulignent le problème de l’amour non partagé et les désirs inassouvis. Les rimes donnent au poème un rythme lent qui nous permet de sentir le ton sensuel et profond. Labé emploie les sons aussi pour exprimer la souffrance et le plaisir. Si vous regardez les mots sensuels, les rimes, et les sons qui ressemblent aux soupirs et aux cris de la souffrance que Labé utilise ensemble avec la peinture de John Everett Millais, vous pouvez voir la douleur de l’amour et des désirs inassouvis.
– Nous voyons dans ce poème un type d’amour qui est complètement différent du type d’amour qui était typiquement montré à cette époque. L’amour dont Labé parle est très sensuel et physique, ce qui est montré avec son utilisation du son « ô. » Il existe un lien intéressant entre les premiers mots du premier vers parce que le « ô » est un son qui représente le désir, le troisième mot. De plus, le « ô » est une représentation physique du sentiment de désir. Mais, il existe aussi une dichotomie entre le premier “ô” et le deuxième. Alors que le premier “ô” représente le désir, le deuxième “ô” est plus semblable au soupir, ce qui est associé à la tristesse et la douleur. Donc, on voit un contraste dans le premier vers.
– Il y a deux dispositions des rimes dans ce poème. Dans les deux quatrains, les strophes avec quatre vers ont la disposition ABBA, ce qui établit un rythme doux et lent. En outre, l’utilisation des rimes embrassées donne un sentiment d’emprisonnement. C’est possible que Labé se sente piégée dans sa douleur.
– Cette idée d’enfermement que les rimes montrent est aussi vue dans la peinture Ophelia. Ophelia est submergée dans l’eau et par conséquent, l’eau l’entoure. Elle ne peut pas sortir de l’eau et c’est l’eau qui conduit à sa mort imminente. Donc, peut-être que dans la peinture, c’est l’eau qui est une métaphore de la douleur qui est si profonde qu’elle piège quiconque la sent.
– Le mot « soupir » est semblable au son « ô » parce qu’un soupir est une représentation physique de l’idée de tristesse ou de l’idée de soulagement. Dans ce cas, nous pensons que le soupir est un de tristesse, car le mot “triste” est utilisé. Donc, Labé a créé une autre image qui est physique et qui se fait sentir dans tout le corps. En outre, quand quelqu’un soupire, le soupir a tendance à commencer par le nez parce qu’au début, quelqu’un doit inspirer. Après, l’air va à l’estomac et il se lève jusqu’à la bouche où il quitte le corps.
– La peinture d’Ophelia fonctionne bien avec cette idée d’une expérience complète du corps parce que l’image centrale de la peinture est le corps d’Ophelia, qui occupe la majorité du premier plan. Donc, le corps est l’aspect physique et concret de la peinture qui montre la physionomie de la douleur dans le poème de Labé.
– Labé utilise les «rivières» comme une métaphore des larmes qui permettent au lecteur de comprendre la profondeur de la douleur qui vient du désir inassouvi. Les larmes aussi représentent son soulagement parce que quand elle pleure, elle, en un sens, se débarrasse de la tristesse.
– La peinture montre une représentation visuelle de l’idée qu’une rivière peut être une métaphore de la tristesse parce qu’Ophelia est presque complètement submergée dans la rivière avant et pendant sa mort. De plus, elle est morte parce qu’elle s’est noyée dans la rivière, ce qui illustre l’idée que la rivière, la métaphore de sa tristesse, est ce qui a conduit à sa mort. Mais, on a aussi l’idée que l’eau a une valeur libératrice parce que quand elle meurt, c’est l’eau qui lui permet de fuir sa tristesse.
– Labé continue à comparer sa tristesse aux choses physiques du monde comme les « fontaines. »
– Les couleurs dans la peinture sont, pour la plupart, des tons de terre qui sont en sourdine. Ils donnent à la peinture le même ton que le poème, qui n’est pas joyeux, mais qui est plutôt sombre.
– Cette question s’adresse à l’homme que Labé désire, mais peut-être que la question est aussi posée au lecteur. Labé demande, « estimez-vous croître encore mes peines » parce qu’elle a expliqué sa douleur d’une manière très physique et visuelle que le lecteur peut aussi sentir. Par exemple, elle compare ses yeux aux « fontaines, » ce qui crée une image claire de quelqu’un qui est en train de sangloter.
– C’est à ce moment que nous pouvons voir la différence entre son amour et celui exprimé par d’autres poètes de l’époque. Par exemple, dans “Ode à Cassandre” de Ronsard, l’amour est symbolisée par une rose. Ronsard écrit « sa robe de pourpre au soleil, » c’est une métaphore des pétales rouges qui représentent son amour. Mais, par contre, nous sentons la douleur de l’amour dont Labé parle. C’est la douleur qui la blesse si profondément à cause des « feux » et des « dards. » Il est également intéressant que le mot “dard” soit utilisé parce que les roses ont des ronces, mais Ronsard n’en parle pas. Donc, en se référant à cette partie de la fleur, Labé précise qu’elle parle de la douleur.
Encore, le son « Ô » dans ce vers suggère l’expression de l’érotisme et de l’insatisfaction. Elle est exaspérée par les cruautés injustes qui se passent. Ces exaspérations sont évidentes dans « Ophelia » aussi. Ophelia porte une guirlande de violettes. Les violettes représentent la fidélité et le dévouement. Puis que les violettes sont autour de son cou, il semble que les violettes, qui symbolisent ce qu’elle veut, l’étranglent.
– Ce vers fournit au lecteur la source de l’amour. «Amour» avec le «A» majuscule est une allusion au mythe de Cupidon. Dans la mythologie romaine, c’est le fils de la déesse de l’amour. Avec son arc, il a le pouvoir de créer des coups de foudre. Ces dards entrent par les yeux et trouvent immédiatement le cœur, créant un coup de foudre.
– Dans les deux tercets, la disposition des rimes est CDE DCE. Si on examine les mots qui riment, il y a une signification profonde. Labé utilise la rime pour exprimer que son corps est très blessé, comme, par exemple, « essaie » dans le premier tercet et “plaie” dans le deuxième tercet. Cette rime veut dire qu’on peut essayer de la blesser et la prochaine rime « dards » et « parts » explique la méthode qui a été utilisée. Aussi, les dards de Cupidon veulent trouver son corps, mais la dernière rime « fasse » et « place » suggère qu’il n’y a plus d’endroit sur sa peau où il peut tirer qui n’est pas encore blessé.
– Les sons créés par les mots de ce vers expriment l’idée de la souffrance, de la peine, et du mécontentement. Le son « i » dans les mots « il, » « dépité, » et « pis » évoquent la sensation des cris de la peine. Aussi, les sons « p » et « f » dans les mots « pourra fasse » sont explosifs et montrent l’insatisfaction parce qu’ils ressemblent à des soupirs.
Labé demande aux dieux d’avoir de la compassion. Elle cherche l’amour, mais elle ne l’a pas trouvé, alors elle veut que les dieux comprennent sa peine.
La passion dont Labé parle est à l’état brut et peut être sentie de son cœur à son corps.
-Ici, on peut vraiment voir comment Labé évoque son corps pour montrer la douleur. Elle sent ses émotions dans sa chair qui est engourdie à cause de ses désirs.
-La peinture Ophelia exprime le même sentiment. Le sujet, Ophelia, a une expression très vide, comme si rien ne peut la faire sentir des émotions. Son corps semble figé, elle est complètement blessée par l’amour. Comme chez Labé, nous voyons la douleur inscrite sur son corps. Aussi nous pouvons voir que son corps commence à sombrer. Le poids de sa peine la pousse dans l’eau.
Ce vers évoque l’image d’un corps mutilé par la blessure des amours passées. Il n’y a plus de place sur son corps où Cupidon peut la tirer avec un amour nouveau. Le corps est central à l’expression de la douleur chez Labé. Elle représente sa peine émotionnelle comme la souffrance physique, ce qui donne au poème de la sensualité.
-Il est montré ici que Labé, la femme instruite et privilégiée que nous avons décrite, était affectée par le pouvoir de l’amour non partagé et du désir inassouvi. Elle explique qu’elle ne peut plus être peinée parce que l’amour l’a blessée d’une manière si douloureuse dans son corps.
-Ophelia aussi sent la peine des désirs inassouvis. C’est évident -par le positionnement de ses bras. Ils sont dans une position soumise, alors nous savons qu’elle accepte son destin. Ophelia succombe à la peine et à la souffrance; elles sont trop fortes. Pour Ophelia, la mort est le seul moyen d’échapper.
Dans la peinture Ophelia par John Everett Millais (1951), il y a un contraste entre la mort d’Ophelia et la nature luxuriante. Pendant que son corps coule au fond de la rivière, elle est entourée de fleurs et de végétation. Millais a utilisé la nature comme un symbole des émotions qui conduisent Ophelia à sa mort. Le saule et les orties représentent la peine et l’amour abandonné. L’amour en vain, ou comme Labé a écrit, les « espérances vaines » est représenté par les pensées.